La conquête des ombres
Prologue
Ils s’aventuraient à travers l’inconnue, aussi dangereuse soit elle. Bienvenue dans le désert où tout homme ignore son nom. On se demande même si cette désolation a était découverte ou non. Le soleil étant à son zénith, elle ne laissait pas le moindre chance de survie à tout être ayant le besoin de boire de l’eau en permanence. Le sable, quand à lui, pouvait presque se confondre à de l’or en poudre tellement les grains sont fins et doux au touché. Et c’est au milieu de ce vide jaune que des voyageurs traversaient courageusement les nombreuses dunes de sables.
Ils étaient habillés d’un long manteau blanc, très fin pour éviter les coups de chaleurs. Tous avaient un bout de tissu cachant leur bouche et leur nez, seul les yeux étaient exposés à la vue des autres. Des bandages recouvraient leur cheveux. Certains étaient à dos de dromadaire, d’autres à pied. C’est alors que celui qui ouvrait la marche ordonna à ses compatriotes de s’arrêter d’un geste de la main. Puis, il regarda l’horizon : que du sable, rien d’autre. On put deviner qu’il lâcha un soupir à travers son bout de tissu.
Il enleva sans se presser ses bandages et sa protection du visages qui l’étouffait légèrement, et il secoua ses cheveux bruns courts, arrivant jusqu’à sa nuque. L’homme avait des yeux bleues océans brillant de mille feux. Au dessus de ses lèvres, une petite rangée de poil très discrète montrait que la moustache n’allait pas tarder à pousser. Il devait au moins avoir vingt deux ans. L’un de ses compagnons s’avança vers lui et déclara d’un ton sérieux :
« Capitaine, cela doit cesser ! Nous marchons maintenant depuis des heures et nos troupes sont totalement épuisées. A ce rythme, nous allons finir par tous périr !
Le capitaine se tourna vers son soldat et le regarda d’un air plutôt indifférent.
- Je le sais bien, répondit celui-ci. Mais nous devons continuer. Qui c’est si, par miracle, nous trouvons un point de ravitaillement ?
- Mais pour l’amour de Dieu, soyez raisonnable ! s’écria le voyageur, stupéfait. Voulez-vous donc notre mort ?! Cessez de jouer au…
Le pauvre n’eu pas le temps de terminer sa phrase, car il fut coupé par un cri d’horreur venant de la troupe. Le capitaine et son compagnon se retournèrent tous deux pour apercevoir un soldat pointant du doigt l’horizon, l’air apeuré. Ils suivirent des yeux la direction indiquée et découvrirent au loin une grande masse noir menaçante qui croissait peu à peu. Le rebelle de son dirigeant en trembla de peur, tandis que le capitaine sembla quelque peu intéressé par cette chose. Il se gratta le menton, l’air pensif et hésitant, puis regarda son compagnon : celui-ci sembla être envoûté par le nuage. Ce n’est qu’après quelques minutes que le soldat se décida à quitter cette masse des yeux.
- Nous ferions mieux de rebrousser chemin, conclu-t-il. Cette chose ne me dit rien qui vaille, Enzo.
Mais lorsqu’il regarda autour de lui, son capitaine n’était plus là.
- Capitaine ? Capitaine ! s’égosilla le malheureux
Et beaucoup plus loin, le dénommé « Enzo » courrait droit vers la menace noire. Cette masse était peut-être une bonne piste pour le retrouver. Et peu importe le danger, il n’en avait que faire, car il fallait absolument qu’il soit face à lui. Et puis…au plus profond de lui, quelque chose lui disait qu’il devait y aller. Pourquoi ? Il ne saurait le dire…
Fin du prologue